Photos réponse 63-2

Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus

Jeudi 18 juillet 2013, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Tout d’abord, je remercie Jean-Jacques Lacroix et MME Vieille pour leurs réponses courageuses.

Quelques précisions sur l’attitude de l’oiseau mystère 63-1. La photo le montre posé sur un pylône HT, basculant complètement la tête sur le côté. Le rapport entre le support et l’oiseau suggère que ce dernier est de bonne taille.

Les Ardéidés (Hérons) sont parfois de bonne taille, mais ils s’excluent de par la silhouette très différente de celle de l’oiseau mystère 63-1.

Le ventre blanc barré de l’oiseau mystère 63-1 élimine les Corvidés.

Il n’y a guère que chez les rapaces que nous pouvons trouver des oiseaux de la taille de l’oiseau mystère 63-1.

La scène se déroule de jour. Il est donc fort peu probable que nous ayons affaire à un rapace nocturne, quoique cela reste possible. Néanmoins les rapaces nocturnes se rapprochant par la taille de l’oiseau mystère 63-1, s’en distinguent par des disques faciaux bien marqués (Chouette hulotte Strix aluco, Effraie des clochers Tyto Alba, Hiboux des marais Asio flammeus et Hibou moyen-duc Asio otus.

Le Grand duc d’Europe Bubo bubo, d’une taille comparable à celle de l’oiseau mystère 63-1, possède un ventre et une poitrine brun jaunâtre rayé de brun foncé. L’oiseau mystère 63-1 a un ventre blanc barré de brun foncé, la poitrine et la tête brun roux à gris.

Quel est le rapace diurne qui a un ventre blanc, la poitrine et la tête brun roux foncé à gris et dont l’allure peut rappeler une chouette ?

Regardons quelques candidats : L’aigle de Bonelli Aquila fasciata adulte a le ventre et la poitrine blanc strié de brun sombre. Son allure est celle d’un aigle. Il ne peut être retenu.

La Buse variable Buteo buteo et la Bondrée apivore Pernis apivorus, dans la variabilité de leur plumage, ne présentent pas un tel contraste entre le ventre clair et l’ensemble poitrine et tête foncé, bien délimité. Elles ne peuvent être davantage retenues.

Le juvénile d’Aigle botté Aquila pennata pourrait être un candidat redoutable, si sa poitrine et son ventre n’étaient pas légèrement striés de brun clair.

Chez les adultes d’Autour des Palombes Accipiter gentilis et d’Epervier d’Europe Accipiter nisus , la taille est moindre, l’allure est différente et il n’existe pas ce contraste entre le ventre clair et l’ensemble poitrine et tête foncé, bien délimité. Même verdict.

Seul le Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus répond à la question énoncée plus haut.

L’oiseau mystère 63-1 est un Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus.

Voici la réponse en photos.

Le Causse (Causse de Blandas) Rogues (30), le 28/04/2011, Daniel Pareuil.

Le Causse (Causse de Blandas) Rogues (30), le 28/04/2011, Daniel Pareuil.

** Mais qu’est-ce qui génère et motive son basculement de tête ?

La motivation, il faut la rechercher dans la présence d’une proie potentielle que le rapace surveille patiemment. C’est pour cette raison probablement qu’il a accepté ma présence.

Pourquoi le rapace bascule-t-il la tête d’un côté ?

Soit pour surveiller la proie potentielle se trouvant à la base du pylône, soit pour surveiller le ciel. Le champ de vision (faisceau) du rapace est étroit, c’est un prédateur. Par contre, le champ de vision des oiseaux pouvant potentiellement être prédatés est large. Une bécassine des marais Gallinago gallinago qui a les yeux sur le côté de la tête voit latéralement et derrière elle.

Le rapace, lui, ayant les yeux sur l’avant de la tête, doit avoir une grande mobilité de tête pour couvrir un tel champ.

Mais prédateurs et prédatés, pour surveiller la troisième dimension (le ciel) doivent basculer la tête sur le côté.

Le Causse (Causse de Blandas) Rogues (30), le 28/04/2011, Daniel Pareuil.

Un peu plus près pour le plaisir.

Le Circaète Jean-le-Blanc, pour se nourrir, recherche serpents, lézards, et dans une moindre mesure, insectes, rongeurs et petits oiseaux.

Il peut chasser à l’affût à partir d’un poteau ou d’un arbre (ou ici d’un pylône), mais il pratique également le vol stationnaire à 20 ou 30m.

Plateau d’Eyne (Eyne) (66), le 02/09/2005, Daniel Pareuil.

L’oiseau s’apprête à plonger sur sa proie, serres en avant. D’ailleurs, peu après la prise de la photo, il remontera avec un serpent dont la queue dépassait du bec.

Une petite anecdote. En Sologne, avec un groupe d’observateurs de Sologne Nature Environnement, j’ai pu observer ceci :

Un Circaète Jean-le-Blanc volait à basse altitude avec un serpent dans les serres, qu’il venait de prendre.

Peut-être surpris par notre présence ou commettant une maladresse, il a lâché le serpent.

Sa proie allait-elle retrouver la liberté, la quiétude ?

Il est fort possible que non, car le malheureux serpent est tombé dans un poulailler !

Le Circaète Jean-le-Blanc est un migrateur qui regagne l’Afrique à l’automne. Le passage principal des Pyrénées s’effectue à Eyne (66).

Son aire de nidification s’étend sur une grande moitié sud de la France.

Il l’est bien sûr présent dans le département du Lot.

Son territoire est en régression. Comme tous les rapaces, c’est une espèce protégée, sensible aux dérangements. Elle souffre principalement de la disparition de son biotope et parfois de coups de fusil.

Bonnes vacances à tous et à bientôt avec plaisir !

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