Photos réponse 55-2

Guifette noire Chlidonias niger

Jeudi 19 juillet 2012, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

M.L. Vieille a bien dégrossi et résolu l’identification de l’oiseau mystère 55-1.

Il est vrai que les indices, queue courte et grandes ailes, devaient orienter les recherches vers les Guifettes de la famille des Sternidés.

Auparavant, il était nécessaire d’éliminer les Sternes. Ces dernières possèdent généralement une queue plus longue que les Guifettes. Bien sûr, il y a une exception : la Sterne hansel Gelochelidon nilotica. Cette dernière possédant un bec court et fort et des extrémités de rémiges primaires sombres, ne peut être l’oiseau mystère 55-1.

Trois espèces de Guifettes peuvent être observées en France :

La Guifette noire Chlidonias niger,

La Guifette leucoptère Chlidonias leucopterus,

La Guifette Moustac Chlidonias hybrida.

La tête noire de l’oiseau mystère 55-1 indique un adulte en plumage nuptial. La Guifette moustac, avec un bec et des pattes rouges, ne peut pas être retenue.

Etudions le plumage nuptial des adultes de Guifettes noire et leucoptère et recherchons des indices dans les parties visibles du plumage de l’oiseau mystère 55-1.

Le dos de la Guifette leucoptère est gris noirâtre, contrastant avec les couvertures alaires blanches.

Celui de la Guifette noire est gris plus clair, formant avec les couvertures alaires un ensemble uni.

C’est manifestement le cas de l’oiseau mystère 55-1 !

L’oiseau mystère 55-1 est un adulte de Guifette noire Chlidonias niger, en plumage nuptial.

Prairie Grande (Gramat) (46), le 29/04/2012, Daniel Pareuil.

Voici notre oiseau mystère 55-1 de profil.

Tête, poitrine, ventre, pattes, bec de couleur noire et dos, ailes de couleur grise, sont caractéristiques de l’espèce. Noter le bec fin et relativement long de la Guifette noire.

Pour comparer, voici un adulte de Guifette leucoptère, en plumage nuptial.

Baisse de Cinq Cent Francs, Camargue (Arles) (13), le13/05/2009, Daniel Pareuil.

Les couvertures alaires blanches contrastent avec le dos gris noirâtre et les pattes sont rouges.

En vol, apparaissent une queue blanche et sur le dessus des ailes, un bord d’attaque blanc (ce sont les mêmes couvertures alaires citées ci-dessus). Ces éléments contrastent avec le reste du plumage et aident à l’identification.

On peut également, au cours d’un battement d’ailes, constater que les couvertures sous-alaires des ailes (les aisselles) sont noires. Ce n’est pas le cas chez la Guifette noire.

Les Guifettes se nourrissent d’insectes qu’elles attrapent en l’air ou à la surface de l’eau. Elles ne plongent pas, à l’instar des Sternes qui capturent des petits poissons. Parfois, elles se laissent tomber dans l’eau pour le bain. Leur vol est plus capricieux que celui des Sternes.

Ces observations du comportement permettent la distinction Sternes/Guifettes, en vol et de loin.

Narse de Nouviale, Liozargues (Roffiac) (15), le 04/06/2008, Daniel Pareuil.

La Guifette noire fréquente les marais et les pièces d’eau de faible profondeur. Beaucoup de marais ont été drainés et l’espèce s’est raréfiée en France.

Les narses* de la planèze de St-Flour dans le Cantal voisin hébergent une petite population.

Elle niche en colonie et fait son nid sur la végétation flottante.

They de Ste-Ursule, Camargue (Arles) (13), le 13/05/2008, Daniel Pareuil.

C’est une migratrice qu’il faut guetter au printemps, de fin d’avril à mai et d’août à début septembre, à l’automne.

Mais attention, à l’automne, les adultes prennent la tenue internuptiale et il y a la présence de juvéniles qui n’ont pas la même livrée que les parents.

L’identification entre les trois espèces de Guifettes devient un peu plus ardue. Mais il suffit de se rappeler que la Guifette noire possède une tache pectorale bien visible, l’oiseau posé ou en vol.

Observatoire 1 Parc du Marquenterre (St-Quentin-en-Tourmont) (80), le 20/08/2008, Daniel Pareuil.

La tache pectorale se distingue bien à l’avant de l’aile.

Cet oiseau est un juvénile. Nous pouvons observer les pointes pâles des couvertures alaires, ce qui leur donne un aspect écaillé.

Hable d’Ault (Ault-Onival) (80), le 23/08/2005, Daniel Pareuil.

En vol, la tache pectorale est bien visible.

Pour terminer, voici un adulte de Guifette moustac, en plumage nuptial.

Etang Purais (Lingé) (36), le11/05/2011, Daniel Pareuil.

Notez le ventre gris sombre. Il aide à distinguer, par exemple, une Guifette moustac d’une Sterne pierregarin Sterna hirundo, en vol et de loin.

A bientôt et avec plaisir.

*narse : marais, tourbières, appelés ainsi dans le Massif Central.

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