"Le département du Lot est assez mal connu, en particulier la région qui nous intéresse".
C’est la note de bas de page de l’Aperçu sommaire sur la végétation du Canton de Lauzes (Lot) et de ses environs publié dans le Bulletin du Museum 2°série, tome XIX n°2 en 1947.
Dans ce texte rédigé après un séjour personnel de vacances dans une famille amie de Lauzès, Marcel BOURNERIAS présente de façon simplifiée les principales formations végétales naturelles visibles autour de cette localité : les Bois, (aulnaies, charmaies, futaies calcicoles de chéne pubescent, bois siliceux "des pechs"), les groupements saxicoles et d’éboulis (gr.xérothermiques et gr. sciaphiles, humides ) des bases de falaises etc…
C’est le premier texte botanique décrivant le tapis végétal d’un territoire du Causse de Gramat selon les méthodes de l’Ecole de Montpellier (phytosociologie sigmatiste de Josias BRAUN-BLANQUET initiée en 1915)
La phytosociologie est l’étude descriptive et causale des associations végétales ; ici BOURNERIAS étudie sommairement les associations végétales sous une forme simplifiée. C’est un texte très accessible pour un botaniste amateur et qui préfigure son grand ouvrage postérieur innovant le Guide des groupements végétaux de la région parisienne (1968) résultat de nombreuses herborisations autour d’une région parisienne élargie au bassin de la Seine, fournissant à l’étudiant en sciences naturelles des repéres dans les formations végétales de cette région. Dans cette petite note que j’ai beaucoup utilisée pour prendre contact avec les différents groupement végétaux du Quercy, Marcel BOURNERIAS manifeste déjà de grandes qualités de pédagogue de la Botanique. Pour l’avoir par la suite suivi dans une excursion, j’ai pu vérifier ces qualités" sur le terrain"
Au cours de sa carrière de professeur à l’Ecole Normale Supérieure de St-Cloud, Marcel BOURNERIAS publiera une nouvelle note brève sur le département du Lot Remarques sur la Flore de la Région de Cahors où il signale dans un souci de préservation "une trentaine de plantes rares, endémiques ou à aire disjointe". Il y emméne souvent ses étudiants herboriser.
La note est publiée dans les Cahiers des Naturalistes - Bulletin des naturalistes Parisiens n.S.31(1975) 1977 ; elle est contemporaine des études de R.VIROT et H.BESANCON sur la Flore de la Guyenne centrale , publiées par ces mêmes Cahiers ; il y a une menace d’enrésinement des landes proches de Lavercantière par l’O.N.F. et le botaniste soucieux de protection veut le signaler ; en effet, on commence à légiférer en Europe pour protéger faune et flore.