A la fin du 19°siècle, les botanistes locaux ; la Société des Etudes du Lot

Abbés A. Lucante et J.P.Bousquet, Dr.Leboeuf, L.Giraudias, A. Soulié, A.M.Robert.

Mardi 19 mars 2013, par Jean-Pierre Jacob // 200. Histoire de la Botanique dans le Lot

"Les botanistes amateurs - où l’on trouve d’ailleurs des instituteurs, à côté de médecins, de pharmaciens, de membres du clergé et d’autres professions - ont vraiment été…..les hussards verts de la botanique. Leur histoire, comme celle des autres amateurs de science se prolonge jusqu’à aujourd’hui" Jean-Marc DROUIN L’Ecologie et son histoire 1991 .

L’abbé J.P. BOUSQUET, curé de St- Martin-Labouval

En 1886, la Société des Etudes du Lot se réunit régulièrement et édite un Bulletin depuis 1875. Un de ses membres, Angel LUCANTE, naturaliste, va se charger de publier, à la demande de la famille, les notes manuscrites de l’herbier d’un prêtre botaniste lotois, curé de St-Martin-Labouval, né en 1844, l’abbé J.P. BOUSQUET décédé prématurément en 1879, ami de LUCANTE.

L’abbé Angel LUCANTE, curé de Courrensan (Gers) est un botaniste actif et compétent, un des fondateurs en juillet 1882 d’une Société Française de Botanique . Résultat : le Catalogue Géographique des Espèces contenues dans l’herbier de l’ abbé J.P. BOUSQUET sera publié dans les Tomes 11 (1886), 12 (1887) du Bulletin de la Société des Etudes du Lot . LUCANTE décédé, c’est le Docteur LEBOEUF qui en reprend la publication dans les tomes 15 (1890), et 16 (1891) et la termine le 26 Janvier 1892.

Ultérieurement, en 1948 Maurice GALINAT le décrit ainsi :…. le meilleur document sur la flore du Lot, bien que ne comprenant que la partie Sud, de valeur scientifique bien supérieure à celle de PUEL (il donne raretés et localités).

Ce même docteur LEBOEUF a été l’auteur, dans ce même Bulletin, en 1876 d’une Etude sur la famille des Graminées dans le département du Lot liste plutôt utilisable pour un usage agricole.

La préface de LUCANTE évoque la vie quotidienne d’un prêtre de la campagne, botaniste de la deuxiéme moitié du 19°siècle, après une formation théologique, philosophique et…. botaniste au séminaire de son diocèse dans les années 1860.

Ludovic GIRAUDIAS, fonctionnaire des finances et botaniste de passage à Limogne

En 1870, J.P. BOUSQUET, alors vicaire à Limogne, fait la connaissance de Ludovic GIRAUDIAS (1848- 1922) qui est receveur de l’enregistrement ; adhérent de la Société Botanique Française en 1872, c’est un compagnon d’herborisation agréable qui va livrer le résultat de ses récoltes lotoises en 1874-1875 sous le titre d’ "Enumération des Plantes phanérogames et et des Fougères observées dans le canton de Limogne (Lot)" dans le Bulletin de la Société d’Etudes scientifiques d’Angers. Par la suite, en suivant ses affectations successives, on va le retrouver à Asprières (Aveyron) puis à Foix , et Poitiers. Il va fonder l’Association Pyrénéenne pour l’échange de plantes. Son herbier est à Budapest (!) .

A. SOULIE, l’instituteur de campagne, en poste à Bio, puis Lamothe Cassel

En 1881, Auguste SOULIE est instituteur à Puycalvel, un hameau de Lamothe Cassel ; l’école du hameau fonctionne avec 22 élèves garçons .C’est un ancien élève de la ferme école du Montat. Il vient de publier un an auparavant la description d’un Musée Pédagogique conçu par lui, où figurent 2 herbiers pour faire connaitre les plantes à ses jeunes élèves.

Le premier est formé de 400 plantes recueillies à Bio, son poste précédent et à Puycalvel ; il nomme ses plantes en utilisant la Flore Française de GILLET et MAGNE, il a soumis sa classification au docteur LEBOEUF qui l’ a approuvée ; un deuxiéme herbier formé de 300 plantes a été classé par M. COCULA vétérinaire à St Germain .(Le document décrivant ce Musée Pédagogique a été reproduit en 1986 dans la Revue Quercy Recherche n° 64) Il donne des "noms patois", cite Helleborus viridis, l’Hellébore verte qu’on récolte toujours en abondance dans les bois le long des ruisseaux de Puycalvel.

Son Catalogue des plantes qui croissent dans le canton de St Germain est publié dans les tomes VIII (1883) et IX (1884) du Bulletin de la Société des Etudes du Lot.

A.M. ROBERT écrit en 1926 dans le Bulletin une étude géographique de la Flore des environs de Cahors

Dans cet article d’une dizaine de pages, il veut montrer la distribution des plantes aux environs de Cahors dans un rayon de cinq à six kilométres. Il en a soumis le contenu au professeur Charles FLAHAULT de l’université de Montpellier