Photos réponses 52-2

Chevalier guignette Actitis Hypoleucos

Mardi 13 mars 2012, par Daniel Pareuil // Oiseaux mystère de Daniel

Très occupé par les chantiers d’Hirondelles de rivage, je suis un peu en retard pour fournir la réponse de l’oiseau mystère 52-1 et de plus, ce n’est pas très facile. J’espère que vous voudrez bien me pardonner.

L’allure, la silhouette…le jizz, sont déterminants pour s’orienter vers les limicoles qui sont de petits échassiers se nourrissant généralement sur les vasières.

L’oiseau mystère 52-1 fréquente les bords de rivière ou de plan d’eau où il se nourrit de petits invertébrés et particulièrement d’insectes.

Parmi les limicoles nous trouvons deux grandes familles :

-  Les Charadriidés (exemple : Petit gravelot Charadrius dubius, Vanneau huppé Vanellus vanellus…).

-  Les Scolopacidés (exemple : Bécasse des bois Scolopax rusticola, Bécasseau variable Calidris alpina, Chevalier gambette Tringa totanus)

D’une manière générale, les Charadriidés ont un petit bec pour picorer, alors que les scolopacidés ont un bec plus long pour sonder la vase. Néanmoins, il faut faire attention à ce critère, car certains petits bécasseaux ont un bec court qui est en rapport avec leur taille.

L’oiseau mystère 52-1, ayant un bec relativement long, appartient à la famille des Scolopacidés.

Parmi les Scolopacidés, nous pouvons éliminer tous ceux qui ont un très grand bec (courlis, bécassines, barges, grands chevaliers).

Comment pouvons-nous différencier bécasseaux et chevaliers ?

La silhouette des bécasseaux est plus trapue, plus ramassée que celle des chevaliers qui ont une allure plus élancée.

Il existe toujours des cas proches de la limite et c’est un peu celui de l’oiseau mystère 52-1.

Toutefois, comme l’a fait MME Vieille, c’était vers les chevaliers qu’il fallait s’orienter. Parmi les chevaliers qui remuent fréquemment la queue et pouvant être présents, en hiver, en bord de Dordogne, nous pouvons nous intéresser au : Chevalier culblanc Tringa ochropus ou au Chevalier guignette Actitis hypoleucos ou au Chevalier grivelé Actitis macularius, homologue américain du précédent, en visite exceptionnelle en France.

La « pointe » ou « épaule » ou « bretelle » blanche du plumage de l’oiseau mystère 52-1, n’existe pas chez le Chevalier culblanc. (Elle est située entre la poitrine mouchetée de brun et l’aile repliée.)

Voyons en photos les différences entre le Chevalier guignette et le Chevalier grivelé, en plumage juvénile ou internuptial. En effet la confusion n’est pas possible, lorsque le Chevalier grivelé est en plumage nuptial, puisque les parties inférieures du plumage de l’oiseau sont mouchetées de points noirs.

Etang de Kerescar (Ploumoguer) (29), le 03/11/2011, Daniel Pareuil.

Il s’agit d’un Chevalier grivelé.

Noter les pattes bien jaunes. C’est une bonne approche pour repérer l’espèce en plumage juvénile ou internuptial. Les pattes chez le Chevalier guignette sont davantage couleur chair ou gris brun avec des nuances verdâtre à jaune.

Ensuite, de plus près, les rémiges tertiaires sont brun uni. Chez le Chevalier guignette, elles sont faiblement marbrées.

Etang de Kerescar (Ploumoguer) (29), le 03/11/2011, Daniel Pareuil.

Plus visible sur cette photo, ce même Chevalier grivelé possède une queue courte qui dépasse à peine de la pointe des rémiges primaires. La queue du Chevalier guignette est plus longue et dépasse nettement de la pointe des rémiges primaires.

Voyons maintenant le Chevalier guignette.

Bords de Loire (Montlivault) (41), le 03/08/2004, Daniel Pareuil.

Les pattes sont couleur chair, les rémiges tertiaires sont faiblement marquées de brun sombre et la queue dépasse largement la pointe des rémiges primaires.

Autre photo du Chevalier guignette.

Cliquer sur la photo pour agrandir.

Bords de Dordogne, Gluges (Martel) (46), le 21/02/2012, Daniel Pareuil.

Il s’agit de l’oiseau mystère 52-1, qui s’est déplacé et que j’ai photographié sous un autre angle.

Le critère qu’il ne fallait pas oublier, c’est la couleur des pattes.

L’oiseau mystère 52-2 est un Chevalier guignette Actitis hypoleucos.

L’espèce est donnée dans les guides comme migratrice.

La carte de répartition hivernale du Chevalier guignette dans le « Nouvel inventaire des oiseaux de France » de P.J. Dubois, P. Le Maréchal, G. Olioso, P. Yésou, montre que l’espèce hiverne en partie sur les côtes atlantiques et méditerranéennes, en bords de Loire et bords de Rhône et Durance.

Bientôt, peut-être, nous pourrons signaler que l’espèce hiverne en bords de Dordogne.

Je peux lire dans « l’Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées », de Nature Midi-pyrénées, que l’on vient de me remettre :

« Le nombre d’hivernants stricts reste faible mais il est probablement sous-estimé. »

La nidification du Chevalier guignette n’est pas facile à prouver.

L’espèce est observée au printemps et à l’automne sur la Dordogne dans notre département, le Lot.

Chaque observation devrait être accompagnée de l’âge de l’oiseau : adulte ou juvénile, mais cela n’est pas simple.

Davantage de prospection serait à envisager en bords de Dordogne, Cère et Escaumels.

Comme le Petit gravelot Charadrius dubius qui affectionne les bords de rivière du type Dordogne ou Loire, le Chevalier guignette souffre du dérangement dû à la fréquentation touristique de la rivière, en période de reproduction.

A bientôt et avec plaisir.

Répondre à cet article

2 Messages de forum

  • Photos réponses 52-2 13 mars 2012 17:54, par VIEILLE M-Louise

    Pour une simple observatrice de la nature, ce n’est pas évident de trouver et voir les différences !
    Merci à Mr Pareuil pour ses photos -réponses toujours si renseignées
    M-L Vieille

    Répondre à ce message

    • Photos réponses 52-2 15 mars 2012 21:47, par Daniel Pareuil

      Merci MME Vielle.
      Lors de l’observation du chevalier grivelé, voici ce que j’ai mentionné dans mon carnet de notes :
      "posé, il dodeline constament du corps (tête et queue). Son vol à ras de l’eau se termine par de nombreux à-coups, les barres alaires sont très fines et le croupion est sombre. Les pattes sont jaunes assez soutenu, le bord des tertiaires sous les primaires de l’aile rabattue est uni et la queue est courte. "
      Le Chevalier guignette possède des barres alaires bien visible. Il vole bien sûr à ras de l’eau, mais ne termine pas par des à-coups, à ma connaissance.
      Petits détails que j’ai omis dans ma réponse.

      Répondre à ce message