Observation du Petit gravelot, Charadrius dubius, sur les berges de l’Ile Calypso de la Dordogne à Carennac le 26 juillet 2011. D’abord, malgré une approche lente et précautionneuse, ce sont des petits cris brefs et un oiseau (moins gros qu’un merle) très rapide qui s’envole. Après un arrêt sur place de plusieurs minutes on aperçoit sur le bord de l’eau une activité, par places, des alevins effrayés et qui fuient peu discrètement.. Comprenant que ces fuites matérialisent l’avancée d’un intrus sur la berge la vidéo enclenchée nous livre petit à petit l’identité du perturbateur. Vidéo
Si, si, il est bien là :
L’envol n’est pas d’une grande qualité photographique mais suffit amplement pour le "jizz" :
La présence du petit gravelot sur cette plage de galets s’explique par son relatif isolement ; pas de promeneur occasionnel ni de chien et la très rare présence humaine se résume à quelque pécheur ou naturaliste discrets par nature ; les canoës ne s’arrêtent que sur les bords immédiats de la rivière car peu enclins en petite tenue à traverser les différentes haies d’armoises et de poacées coupantes qui isolent de grandes portions de plage. Ainsi le petit gravelot pourrait-t-il y trouver la nécessaire quiétude pour nicher… ?
Voici ce que nous dit Daniel Pareuil à ce sujet :
Une petite population semble donc se maintenir sur la Dordogne, ou est-ce une migration précoce ? C’est une question très intéressante. J’ai déjà constaté sa présence dans le Lot et d’autres personnes l’ont contacté sur la Dordogne. La Dordogne avec ses plages ou îles de graviers est un milieu, que l’espèce affectionne. Il était nicheur, il l’est peut-être encore dans la vallée de la Dordogne. Néanmoins c’est un nicheur rare dans notre département. Sa nidification est mise en difficulté, par la fréquentation intensive du cours de la Dordogne (canoës, promeneurs avec chien en liberté sur les berges…) Pourtant, l’oiseau qui niche au sol, fait le nécessaire pour prévenir des risques de destruction de sa nichée. Il crie, s’envole et vole à ras de terre. Il simule l’oiseau blessé pour attirer l’attention sur lui, afin de protéger ses poussins dont le plumage est en homochromie avec l’environnement. Pour le promeneur (à pied ou en canoë), il lui suffit de savoir cela et d’en tenir compte, en se déroutant de l’endroit d’où est parti l’oiseau et bien sûr, de ne pas s’attarder. Ce travail d’information, complété parfois par un balisage, devrait être fait par Lot nature et tous ceux qui parlent de protection de l’environnement, auprès des usagers de la rivière, via bien-sûr les différents acteurs. Voici trois photos fournies par Daniel.
Nid avec œufs : Il faut chercher un peu…
Juvénile :
Mâle adulte :
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