Avec les belles journées de printemps, j’observe souvent les insectes en quête d’un espace propice à l’installation de leur nid. Exploration méthodique de tout ce qui ressemble à une petite cavité protégée du vent et du soleil. Guêpes, frelons, abeilles charpentières. Quant au nid de frelons et de guêpes, je m’arrange pour empêcher leur installation dans ou à côté de la maison. C’est la limite de ma curiosité naturaliste.
Mais à compter d’aujourd’hui, je vais revoir ma technique…
Sous l’avancée en bois, devant ma porte, dans le recoin le plus haut et le plus inaccessible, j’ai repéré il y a un quinzaine de jours un nid tout rond de 8/10 cm de diamètre.
Frelon bien sûr vu la taille de l’insecte. Mais lequel ?
J’avais dans la tête, comme beaucoup de personnes, l’image vue et revue de l’énorme nid de frelon asiatique, accroché au plus haut d’un arbre, tellement haut que sa destruction nécessite l’intervention d’une entreprise spécialisée. Rien de tel dans le cas présent et cela m’intriguait. J’ai demandé conseil et aide à un voisin, apiculteur éclairé, qui est venu me donner la main pour l’identifier d’abord et le détruire ensuite. Car il s’agissait bien du frelon asiatique.
Et voici ce que j’ai appris : ce petit nid est en fait un nid « relais », construit par une reine fondatrice. Cette dernière, au sortir de l’hiver durant lequel elle a hiverné dans quelque cavité bien protégée, part en quête d’un espace propice pour y pondre et y nourrir un premier couvain. Cet apiculteur a d’ailleurs photographié, chez lui, dans l’encadrement d’une porte, le début d’une construction identique qui se présente comme une coupelle fixée par le haut.
Le nid construit devant ma maison était déjà constitué de 5 ou 6 membranes successives. Pas besoin d’apprendre aux insectes les bases du bioclimatisme ! Il était rempli de couvain et de larves (une vingtaine environ), certaines proches de l’éclosion. Et il avait déjà un bon mois d’existence. Il était grand temps d’intervenir !
C’est donc une étape de l’essaimage utile à connaître et à faire connaître.
De ce premier couvain, naissent les jeunes frelons (femelles ou mâles et femelles ? ) qui vont fonder alentours les énormes nids dont nous avons parlé plus haut. La détection et la destruction de ces « nids fondateurs » signifie donc des dizaines de colonies en moins sur un périmètre voisin.
Des discussions et échanges avec mon voisin apiculteur, il apparaît qu’il existe encore beaucoup de zones d’ombre sur les phases d’essaimage et de reproduction du frelon asiatique. Toutes les informations et observations sur le sujet seront les bienvenues.