L’Association pour la maitrise des cerfs et des cervidés (AMCC) a mis en avant dans un récent article de la Dépêche les manifestations bien visibles de la présence des chevreuils dans les forêts de Bouriane. Auparavant Maurice Lacombe, président de l’AMCC avait eu la gentillesse de me piloter dans ce secteur tout un après midi pour me montrer sur le terrain les résultats, désastreux pour les plantations en particulier, de ces activités de marquage de territoire (frottis) ou d’abroutissement des jeunes plants.
Les membres de Lot nature qui seraient intéressés par ces problémes peuvent se rendre compte sur le terrain ; en effet, Maurice Lacombe organise 2 visites analogues, le samedi 2 et le lundi 4 Mai 2009 autour de Frayssinet le Gélat : départ 14h15 de la Mairie.
(Maurice Lacombe Tél : 05 65 36 66 69, 46700 Cassagnes)
A la récente séance de présentation de la Charte Forestière du Pays Bourian 2009-2013, ce probléme a été évoqué par un représentant de la Fédération Départementale des Chasseurs, apparemment, le plan de chasse chevreuil préparé récemment avec l’administration et les forestiers pour être présenté pour avis à la Commission Départementale de la Chasse et de la faune sauvage suffira à "réguler" la population. Le représentant de l’Administration préfectorale présent a signalé qu’il pouvait y avoir des "points noirs", mais qu’ils étaient connus. Rappelons par ailleurs que les dégâts forestiers ne sont pas indemnisés.
Il semble donc y avoir une nette divergence d’appréciation de la situation, peut-être un conflit frontal à venir, (comme pour le sanglier avec les agriculteurs ? ) à propos duquel Lot Nature aura certainement du mal à se forger une opinion.
Rappelons que pour le Lot 9207 chevreuils avaient été attribués pour la saison de chasse 2008-2009 ; 8452 ont été tués ; chiffres cités par André Manié président de la Fédération départementale des chasseurs du Lot dans une interwiew à la Dépêche du 25 Avril.
J’ai donc cherché d’autres éléments de repères, et j’ai trouvé un article d’une revue Ruralia, tiré d’une récente thése de géographie de Ludovic Boussin « Société et animal : contrôler la grande faune sauvage, l’exemple du chevreuil sur le département de la Haute-Vienne », Ruralia, 2006-18/19, mis en ligne le 28 août 2007.
En voici des extraits qui permettent de bien comprendre pourquoi ce conflit peut exister dans le Lot.
C’est l’auteur de la thése qui parle
Cette dichotomie des représentations de l’animal m’a servi à analyser les différents discours des acteurs. ………
J’ai ainsi rencontré tour à tour des personnes pour lesquelles l’animal sauvage – le chevreuil dans le cas présent – était encore associé à un nuisible et d’autres pour lesquelles le chevreuil avait une place tout à fait légitime dans les « campagnes », associées elles-mêmes à la « nature ».
D’où la constatation suivante : des personnes proches dans l’espace peuvent être très éloignées dans le temps si l’on tient compte de leurs référents culturels. Ce qui constitue en fait l’un des traits de la postmodernité, qui réside dans « la pluralité culturelle des contextes locaux »
Ainsi, la place du chevreuil sur les territoires ne résulte pas d’un processus naturel : elle est le résultat d’une lutte d’influence, de pouvoir entre les différents groupes sociaux."